Le photographe René Robert, mort dans l'indifférence en pleine rue

L’homme de 84 ans est décédé après neuf heures d’agonie en plein Paris, en l’absence de tout secours.

Un fait divers qui attriste aussi bien pour la fin tragique de la victime, que ce qu’elle dit de notre société. Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier 20 janvier, un homme de 84 ans est décédé en pleine rue après neuf heures d’agonie, à la suite d’une banale chute. Aucun passant n’a aidé le vieil homme.

C’est le journaliste et musicien Michel Mompontet qui a rapporté la mort de son ami, l’artiste René Robert, photographe franco-suisse qui s’est fait connaître pour son travail sur le flamenco. Le soir du mercredi 19 janvier, l’octogénaire chutait alors qu’il se déplaçait près de son domicile rue de Turbigo. Victime d’une perte de connaissance, il a ensuite passé les neuf heures suivantes allongé au sol, sans que personne ne lui vienne en aide.

Il aura fallu attendre 6h30 du matin pour que les pompiers, enfin prévenus par un passant, un sans domicile fixe, arrivent sur les lieux et prennent en charge la victime «allongée au sol, avec un traumatisme crânien et du sang». En état d’hypothermie avancée, sa mort était ensuite constatée à l’hôpital Cochin.

«Est-ce que je suis sûr à 100% que si j’avais été confronté à cette scène, je me serais arrêté? Je ne me suis jamais détourné d’un sdf couché ? […] nous détournons le regard. Ce que dit cette tragique fin de vie est une chose totalement hideuse sur notre comportement et notre solidarité vis-à-vis du prochain», a commenté Michel Mompontet dans une émouvante chronique sur Francetvinfo.

«J’aimerais tellement que le sdf, qui fut le seul à sauver l’humanité, même si c’était trop tard, on sache qui il est», a-t-il conclu.

 

Source : LE FIGARO

Luc Lenoir